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Makingsound, le podcast

En plus des vidéos et des articles, Makingsound vous proposera désormais un podcast dédié au sound design, instruments électroniques, plugins, et aux nouvelles technologies.

Dans ce premier épisode, je reçois Christophe Duquesne (Haken Audio, La Voix du Luthier) et Loik Dury (BO Auberge Espagnole, Dix Pour Cent, habillage sonore de France Inter…) pour une discussion à bâtons rompus sur leur actualité et l’actualité du milieu.

Vous pouvez écouter ce premier épisode sur Anchor, Spotify, Amazon Music, Android et Apple Podcast.

Musique concrète avec la Isla Instruments S2400

La S2400 d’Isla Instruments est un sampleur moderne inspiré de la E-MU SP-1200. De par son ADN, elle est particulièrement indiquée pour faire du hip hop rétro et de la house filtrée bien sale. Mais elle va beaucoup plus loin, et en attendant le test complet qui va me demander encore quelques semaines de travail, je voulais montrer comment improviser un morceau de musique concrète (ish), sans utiliser le séquenceur.

Le son provient uniquement de la S2400, avec une toute petite pincée de OTO Machine BAM en fin de chaine pour le liant, et parce qu’il n’y a pas encore de reverb dans le firmware actuel.

Le concept :

Plutôt que d’utiliser de courts échantillons individuels sur chaque piste, j’utilise de longs enregistrements que je traite comme des banques de sons, de textures et d’ambiances. Avec l’aide des faders, qui sont au centre du workflow de la machine, je peux à tout moment changer la position des têtes de lecture, des volumes et des pitchs de chaque piste. Les pads sont utilisés pour déclencher et re-déclencher les sons, et les filtres pour faire du ménage dans les fréquences et créer de l’espace.

Comme les fichiers de plus de 64MB ne peuvent pas s’afficher dans l’éditeur de la S2400, changer la position des têtes de lecture se fait donc à l’aveugle, mais c’est ce qui fait le charme de cette technique, on ne sait jamais quels sons on va déclencher, on improvise, ce qui rend chaque performance unique et impossible à reproduire à l’identique.

Le séquenceur n’est pas un passage obligatoire, on peut également interpréter des sons avec des gestes musicaux qu’on associe pas forcément à ce type d’instrument. C’est possible ici grâce aux faders qui sont au centre du workflow de la S2400.

Orca : Séquenceur modulaire

Au début, une page blanche.
Au départ, une page vide…

Créé en 2018 par Rekka & Devine, un couple d’artistes incroyablement prolifiques, Orca est un séquenceur modulaire à la frontière entre un traitement de texte et un langage de programmation. Au lancement, une page vierge, mais il suffit de rajouter quelques caractères pour que des séquences prennent vie.

Orca ne produit aucun son par lui même, il génère des événements MIDI, UDP et OSC que l’on peut ensuite envoyer vers les instruments de son choix, qu’ils soient locaux (d’autres logiciels), ou externes, via une interface MIDI.

Si Orca n’apporte rien de véritablement nouveau dans le monde des séquenceurs, il est en revanche léger, extrêmement flexible, facile à utiliser, et surtout, il ne noie pas l’utilisateur sous un déluge de possibilités dès le départ. Puisqu’au départ, il n’y a rien, ou presque : une page vierge et un curseur que l’on peut déplacer sur une grille. Tout est à faire, tout est à expérimenter, et c’est cette liberté qui rend Orca excitant. Pour ne rien gâcher, il est gratuit.

Ceux qui ont déjà utilisé un Commodore 64 se sont déjà retrouvés dans cette situation : une page bleue à l’allumage, un curseur qui clignote, et un ordinateur qui attend des instructions pour agir. Une invitation à la créativité, le début d’un dialogue avec une machine. Combiné à une architecture et à un jeu d’instructions limités, les conditions sont réunies pour en faire un formidable outil de création sur lequel il est facile de se concentrer, puisque épuré de toute source de distraction potentielle. Orca s’inscrit dans cette lignée.

Il ne suffit que de quelques caractères pour envoyer une note MIDI

Comme le C64, Orca est limité par un jeu d’instructions simples, délimitant un périmètre clair et encourageant : seulement 34 caractères à mémoriser (l’alphabet complet plus une poignée de signes), chacun d’entre eux correspondant à une instruction. C’est pourquoi il ne suffit que de quelques heures pour en appréhender les bases. Toutefois, comme avec n’importe quel instrument, il faudra des semaines pour en maîtriser les subtilités et prendre conscience de son véritable potentiel.

En imbriquant des groupes de caractères, il devient alors possible de créer des réactions en chaîne, et d’utiliser le résultat d’une opération pour alimenter d’autres instructions et aboutir à une partition dynamique. C’est là qu’Orca tire véritablement son épingle du jeu : son architecture modulaire, combinée à des rudiments de programmation, en font un outil à la fois simple à mettre en oeuvre, puissant, et facile à partager, puisqu’un simple copier/coller suffit pour transmettre ses créations et essayer celles des autres. Polyrythmie, séquences aléatoires, séquences auto-génératrices, ASCII art dynamique, tout est possible, à partir du moment où vous aurez assimilé les instructions de base.

Orca est également l’outil idéal pour redécouvrir ses instruments MIDI, particulièrement les instruments multitimbraux, à qui l’on enverra des séquences au hasard (sur différents canaux), associés à des messages CC choisis (avec le caractère “^”), pour tester rapidement des assemblages de patchs et aller à la pêche aux heureux hasards.

C’est aussi une excellente alternative aux séquenceurs intégrés des DAW pour aller chercher cette petite étincelle de créativité qui fait parfois défaut. En local, il est toutefois nécessaire d’installer un logiciel supplémentaire pour relier virtuellement Orca au logiciel de votre choix, LoopMIDI étant l’une des options conseillées par les développeurs.

Et enfin pour finir, si vous souhaitez explorer Orca sans attendre, je vous conseille d’installer “Pilot”, son meilleur compagnon, un synthétiseur autonome et gratuit développé par les même personnes. Orca et Pilot dialoguent en UDP, une alternative au MIDI qui, je vous rassure, ne vous demandera aucune connaissance particulière. Dans Orca, il suffira de remplacer le signe “:” réservé au MIDI par le signe “;” dédié au protocole UDP. Si tout cela vous fait malgré tout plisser des yeux, je vous invite à regarder la vidéo qui accompagne cet article.

Découverte et prise en main

La communauté d’Orca, qui grossit de jour en jour, partage ses trouvailles sur Twitter et Instagram. Suivre ces flux vous permettra d’apprendre de nouvelles astuces, une fois que vous aurez assimilé les exemples déjà présents sur le Github d’Orca. Les personnes à suivre sont :

http://twitter.com/neauoire
http://twitter.com/nobodycarestrue

S’il est toujours coûteux d’apprendre un nouveau logiciel, il est parfois bénéfique de sortir de sa zone de confort pour aller chercher de la fraîcheur et une nouvelle façon de travailler. Aussi, Orca mérite-t-il toute votre attention.

https://hundredrabbits.itch.io

https://hundredrabbits.itch.io/orca

https://github.com/hundredrabbits/Orca

http://wiki.xxiivv.com/Orca

Forum : https://llllllll.co/t/orca-live-coding-tool/17689

Chat : https://talk.lurk.org/channel/orca

Pilot : https://wiki.xxiivv.com/pilot

BONUS :

Et quand Rekka et Devine ne créent pas, ils traversent le monde sur leur bateau.

https://www.youtube.com/channel/UCzdg4pZb-viC3EdA1zxRl4A/videos

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