Orca : Séquenceur modulaire

Au début, une page blanche.
Au départ, une page vide…

Créé en 2018 par Rekka & Devine, un couple d’artistes incroyablement prolifiques, Orca est un séquenceur modulaire à la frontière entre un traitement de texte et un langage de programmation. Au lancement, une page vierge, mais il suffit de rajouter quelques caractères pour que des séquences prennent vie.

Orca ne produit aucun son par lui même, il génère des événements MIDI, UDP et OSC que l’on peut ensuite envoyer vers les instruments de son choix, qu’ils soient locaux (d’autres logiciels), ou externes, via une interface MIDI.

Si Orca n’apporte rien de véritablement nouveau dans le monde des séquenceurs, il est en revanche léger, extrêmement flexible, facile à utiliser, et surtout, il ne noie pas l’utilisateur sous un déluge de possibilités dès le départ. Puisqu’au départ, il n’y a rien, ou presque : une page vierge et un curseur que l’on peut déplacer sur une grille. Tout est à faire, tout est à expérimenter, et c’est cette liberté qui rend Orca excitant. Pour ne rien gâcher, il est gratuit.

Ceux qui ont déjà utilisé un Commodore 64 se sont déjà retrouvés dans cette situation : une page bleue à l’allumage, un curseur qui clignote, et un ordinateur qui attend des instructions pour agir. Une invitation à la créativité, le début d’un dialogue avec une machine. Combiné à une architecture et à un jeu d’instructions limités, les conditions sont réunies pour en faire un formidable outil de création sur lequel il est facile de se concentrer, puisque épuré de toute source de distraction potentielle. Orca s’inscrit dans cette lignée.

Il ne suffit que de quelques caractères pour envoyer une note MIDI

Comme le C64, Orca est limité par un jeu d’instructions simples, délimitant un périmètre clair et encourageant : seulement 34 caractères à mémoriser (l’alphabet complet plus une poignée de signes), chacun d’entre eux correspondant à une instruction. C’est pourquoi il ne suffit que de quelques heures pour en appréhender les bases. Toutefois, comme avec n’importe quel instrument, il faudra des semaines pour en maîtriser les subtilités et prendre conscience de son véritable potentiel.

En imbriquant des groupes de caractères, il devient alors possible de créer des réactions en chaîne, et d’utiliser le résultat d’une opération pour alimenter d’autres instructions et aboutir à une partition dynamique. C’est là qu’Orca tire véritablement son épingle du jeu : son architecture modulaire, combinée à des rudiments de programmation, en font un outil à la fois simple à mettre en oeuvre, puissant, et facile à partager, puisqu’un simple copier/coller suffit pour transmettre ses créations et essayer celles des autres. Polyrythmie, séquences aléatoires, séquences auto-génératrices, ASCII art dynamique, tout est possible, à partir du moment où vous aurez assimilé les instructions de base.

Orca est également l’outil idéal pour redécouvrir ses instruments MIDI, particulièrement les instruments multitimbraux, à qui l’on enverra des séquences au hasard (sur différents canaux), associés à des messages CC choisis (avec le caractère “^”), pour tester rapidement des assemblages de patchs et aller à la pêche aux heureux hasards.

C’est aussi une excellente alternative aux séquenceurs intégrés des DAW pour aller chercher cette petite étincelle de créativité qui fait parfois défaut. En local, il est toutefois nécessaire d’installer un logiciel supplémentaire pour relier virtuellement Orca au logiciel de votre choix, LoopMIDI étant l’une des options conseillées par les développeurs.

Et enfin pour finir, si vous souhaitez explorer Orca sans attendre, je vous conseille d’installer “Pilot”, son meilleur compagnon, un synthétiseur autonome et gratuit développé par les même personnes. Orca et Pilot dialoguent en UDP, une alternative au MIDI qui, je vous rassure, ne vous demandera aucune connaissance particulière. Dans Orca, il suffira de remplacer le signe “:” réservé au MIDI par le signe “;” dédié au protocole UDP. Si tout cela vous fait malgré tout plisser des yeux, je vous invite à regarder la vidéo qui accompagne cet article.

Découverte et prise en main

La communauté d’Orca, qui grossit de jour en jour, partage ses trouvailles sur Twitter et Instagram. Suivre ces flux vous permettra d’apprendre de nouvelles astuces, une fois que vous aurez assimilé les exemples déjà présents sur le Github d’Orca. Les personnes à suivre sont :

http://twitter.com/neauoire
http://twitter.com/nobodycarestrue

S’il est toujours coûteux d’apprendre un nouveau logiciel, il est parfois bénéfique de sortir de sa zone de confort pour aller chercher de la fraîcheur et une nouvelle façon de travailler. Aussi, Orca mérite-t-il toute votre attention.

https://hundredrabbits.itch.io

https://hundredrabbits.itch.io/orca

https://github.com/hundredrabbits/Orca

http://wiki.xxiivv.com/Orca

Forum : https://llllllll.co/t/orca-live-coding-tool/17689

Chat : https://talk.lurk.org/channel/orca

Pilot : https://wiki.xxiivv.com/pilot

BONUS :

Et quand Rekka et Devine ne créent pas, ils traversent le monde sur leur bateau.

https://www.youtube.com/channel/UCzdg4pZb-viC3EdA1zxRl4A/videos

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